Rétrospective sur l’accompagnement du Conservatoire du littoral

Au total de cet accompagnement, ce sont : 

·         plus de 6 temps collaboratifs qui ont été organisés, et qui ont mobilisé 124 participants

·         une équipe projet de 8 personnes qui s’est réunie 14 fois

·         118 idées proposées, 13 solutions et 25 expérimentations

·         5 agents du Conservatoire formés au design de services et à l’intelligence collective

L’accompagnement s’est déroulé en 3 grandes phases : exploration, idéation et prototypage et expérimentation, de septembre 2023 à mars 2025.

Au tout départ de la démarche, le Conservatoire du littoral est venu nous voir avec un problème précis en tête : la baisse d’attractivité des Conseils de rivages.

Etablissement public existant depuis 1975, le Conservatoire est un établissement public dont la vocation est de sauvegarder les littoraux et rivages lacustres de France métropolitaine et d’outre-mer. L’approche du Conservatoire du littoral est pionnière : elle est basée sur l’acquisition foncière, en partenariat avec les acteurs locaux, afin de protéger et de valoriser ces espaces d’une richesse inestimable en les intégrant au domaine public et en les ouvrant à tous. Pour aider à cette mission, le Conservatoire s’appuie sur 9 instances de gouvernances locales : les Conseils de rivages, conseil consultatif composé d’élus départementaux et régionaux, qui délivre des avis sur les périmètres d’acquisition du Conservatoire.

Or, depuis quelques années, les agents du Conservatoire observent une baisse de fréquentation de cette instance et s’interrogent sur les raisons de celle-ci. 

C’est ainsi qu’ils ont contacté à la Fabrique à projets pour creuser ce sujet de la baisse de fréquentation et aider à redynamiser l’instance.

Pour mieux comprendre le sujet, nous avons réalisé 41 entretiens auprès d’élus membres de Conseils de rivages, de membres invités, mais aussi d’agents du Conservatoire. Nous nous sommes rendues dans 3 Conseils de rivages et 1 Conseil d’administration pour observer l’animation et l’ambiance de l’instance. En parallèle, nous avons également réalisé une veille documentaire sur l’historique des Conseils de rivages ainsi qu’une veille d’inspiration sur la gouvernance d’instances d’élus.

Il en est ressorti tout d’abord un grand attachement pour le Conservatoire, que ce soit dans son action ou dans les collaborations avec ses agents. Parmi les personnes se rendant au Conseil de rivages, ceux-ci ont souligné le caractère apaisé de l’instance, qui permet d’avoir des discussions argumentées tout en étant dans un climat de respect. Ils y trouvent également un lieu de partage des enjeux des territoires et des politiques publiques de protection et de valorisation du littoral où ils peuvent apprendre de nouvelles connaissances, partager entre pairs et trouver du soutien sur leurs projets. Pour le Conservatoire, c’est un échelon clé dans l’articulation de sa gouvernance entre national et local, avec des élus qui sont être un relai local de ses actions.

Les difficultés soulignées sont liées notamment à la sur-sollicitation des élus qui ne trouvent plus le temps de se rendre à toutes les instances dans lesquelles ils doivent siéger et sont contraints de faire des choix. De plus certains Conseils de rivages s’étendent sur des zones géographiques très vastes qui rendent difficile la venue aux réunions ou de se prononcer sur des territoires que les élus ne connaissent pas forcément. En plus de ces difficultés, d’ordre technique, l’animation de l’instance est remis en cause avec des formats très formels et descendants qui ne laissent pas la place à l’expression libre et aux débats de fond. Cela entraîne une difficulté à percevoir l’impact de son rôle dans l’instance en tant qu’élu.

Les Conseils de rivages sont donc globalement une instance qui fonctionne et remplit son rôle mais qui pourrait connaître quelques évolutions afin d’améliorer l’influence des élus dans l’instance, la qualité des débats, le partage des stratégies ou les formats d’animation.

Ainsi, à la suite de la phase d’exploration, nous sommes rentrés en phase d’idéation et de prototypage. Le but : trouver des pistes de solutions pour répondre aux problèmes identifiés dans la phase d’exploration et rendre les Conseils de rivages plus attractifs.

6 thématiques de travail ont été identifiées : 

Nous avons organisé un séminaire collaboratif réunissant agents du Conservatoire, membres élus et membres invités des Conseils de rivages pour réfléchir ensemble à des pistes d’amélioration pour l’instance.

Parmi les 118 idées qui ont émergé lors de l’atelier, 13 ont été développées sous forme de fiches solutions dont par exemple : créer un bureau de Conseil de rivages, accorder plus de place aux débats, introduire le récit d’un élu local…

A la suite de l’atelier, chaque Conseil de rivages a expérimenté, de mai 2024 à février 2025, quelques solutions issues de l’atelier. Deux ateliers pour lancer les expérimentations puis les évaluer ont été réalisés avec les agents du Conservatoire. 

Tout cela nous amène donc en mars 2025, pour la journée de clôture de la démarche, en présence d’élus régionaux et départementaux de France métropolitaine et des Outre-mers, d’agents du Conservatoire, de membres du Conseil scientifique, d’Agnès Langevine, présidente du Conservatoire, Philippe Van de Maele, directeur du Conservatoire, ainsi que son adjointe Hélène Syndique.

Au cours de la matinée, nous sommes revenus sur l’ensemble de la démarche et de ses réalisations. Quatre élus ont témoigné de ce qui a été vécu dans leur Conseil de rivages et de leur implication dans la démarche. Puis nous avons reçu Anne et Patrick Beauvillard, de l’institut coopératif des territoires, pour une intervention inspirante autour de la maturité coopérative. 

L’après-midi a été consacrée à un travail en sous-groupes autour de 4 sujets d’approfondissement : 

Les sous-groupes ont produit des fiches évènements, des fiches outils, des cartographies ou encore des scénarios d’usage. 

Pour la suite, l’accompagnement avec la Fabrique se termine, mais la démarche continue de vivre au Conservatoire et dans chaque Conseil de rivages. Ainsi chaque participant a pu écrire sur un bout de papier 3 actions qu’il souhaitait faire dans l’année pour poursuivre les travaux. Bout de papier, qui n’était autre qu’un morceau de chardon, emblème du Conservatoire du littoral, et qui avait revêtu pour l’occasion les couleurs du 50ème anniversaire !

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